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Procès Merah : Latifa Ibn Ziaten estime que la justice n’est pas allée « jusqu’au bout » En savoir plus sur

Les avocats d’Abdelkader Merah ont, en revanche, exprimé leur satisfaction quant à la peine prononcée.

Aussitôt le verdict annoncé, avocats et victimes ont multiplié, dans la soirée du jeudi 2 novembre, les réactions devant une nuée de caméras au terme du procès d’Abdelkader Merah, le frère de l’auteur des attentats terroristes de 2012 à Montauban et Toulouse. A commencer par ses avocats, visiblement satisfaits de la peine prononcée : vingt ans de réclusion criminelle avec deux tiers de sûreté.

Eric Dupond-Moretti s’est ainsi félicité que les juges aient « résisté à la pression de l’opinion publique » après la décision de la cour de ne pas reconnaître son client complice des assassinats perpétrés en mars 2012 par son frère djihadiste.

« En acquittant Abdelkader Merah du crime de complicité d’assassinats, la cour d’assises a rappelé que même dans les affaires de terrorisme les plus graves, la preuve et la règle de droit n’étaient pas reléguées au rang d’accessoires », a-t-il déclaré à sa sortie de l’audience, sous les huées.

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Du côté des victimes, « justice a été rendue », a estimé Patrick Klugman. « Nous respectons la justice car c’est la justice que nous attendions », a déclaré l’avocat à la sortie de la salle d’audience, tout en « regrettant que la cour n’ait pas été au terme de sa propre démarche », car « il était possible sereinement, juridiquement de condamner l’accusé pour la complicité d’assassinats » et pas uniquement pour association de malfaiteurs.

« Nous savions depuis le début que la complicité était délicate à qualifier et je crois que c’est une décision, aussi, qui peut avoir pour conséquence qu’il n’y ait pas d’appel de ce verdict. Les magistrats, très probablement, dans leur réflexion, se sont interrogés sur ce point », a relevé Olivier Morice.

« Mon fils est mort pour rien »

Latifa Ibn Ziaten, mère de la première victime de Mohamed Merah, a pour sa part considéré que la cour d’assises de Paris n’était pas allée « jusqu’au bout », estimant qu’« on est trop naïf en France ».

« Je suis vraiment déçue, mon fils est mort pour rien. Je pense qu’ils [les magistrats de la cour] n’ont pas été jusqu’au bout », a réagi à l’énoncé du verdict cette Franco-Marocaine de 57 ans, qui parcourt depuis l’assassinat de son fils la France à la rencontre des jeunes dans les cités, les écoles ou les prisons pour les convaincre de ne pas tomber dans une « secte terroriste ». « On est trop naïf en France. Il faut qu’on se réveille pour protéger notre pays, pour protéger nos enfants », a-t-elle ajouté.

« C’est mieux que rien mais nos enfants, eux, ont pris perpétuité. Bien sûr que je suis déçu », a également dit à l’Agence-France Presse Samuel Sandler, père et grand-père de trois des victimes tuées à l’école juive Ozar Hatorah de Toulouse, ajoutant :

« [Abdelkader Merah] aura tout oublié dans quinze ans. Nous, notre peine, notre malheur est éternel. »

« Un signe de faiblesse »

De son côté, le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) a exprimé sa crainte que les « terroristes islamistes » voient dans ce verdict « un signe de faiblesse ». « Abdelkader Merah reste totalement coupable au regard de la douleur des familles et de l’horreur du crime commis par son frère, qu’il avait radicalisé et instrumentalisé en bras armé de son idéologie mortifère », a ajouté son président Francis Kalifat, dans un communiqué.

« Justice est presque rendue. Ce procès a permis de bien comprendre la façon dont la haine se fabrique en France et doit nous inciter à une vigilance de tous les instants. »

Le maire de Toulouse (Les Républicains), Jean-Luc Moudenc, a également jugé, dans un communiqué, qu’Abdelkader Merah et Fettah Malki, condamné à quatorze ans de prison pour avoir fourni à Mohamed Merah un gilet pare-balles portant le logo de la police et un pistolet-mitrailleur, avaient été condamnés « a minima ». Il a rendu hommage aux « neuf victimes » de Mohamed Merah.

« A l’heure où la justice de notre République vient de juger de la culpabilité d’Abdelkader Merah et Fettah Malki en les condamnant a minima, j’ai une pensée très forte et émue pour les neuf victimes, sept tués dont trois enfants et deux blessés graves », a écrit le maire de Toulouse, à propos des « dix jours de terreur et d’horreur » de mars 2012. Ce dernier a par ailleurs exprimé « sa vive reconnaissance aux quatre policiers blessés en intervention ».

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Dans la soirée, le Front national a dénoncé un verdict « dérisoire et incroyablement laxiste ». « Ce verdict est une injure à la mémoire de toutes les victimes du terrorisme islamiste qui frappe la France depuis 2012 », a estimé le parti d’extrême droite dans un communiqué.

« La complicité d’assassinat aurait dû être retenue contre Abdelkader #Merah. J’ai une pensée pour la mémoire bafouée des victimes », a insisté de son côté Marine Le Pen sur son compte Twitter.
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