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Iran, Corée du Nord, COP21… Hollande charge la diplomatie selon Trump

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@Bertrand Guay, AFP | L’ancien président français François Hollande, le 6 septembre 2017, à Paris.

À Séoul, où il assiste à une conférence internationale, l’ancien président François Hollande a dénoncé la « double faute » de Donald Trump sur le nucléaire iranien et la « confusion » régnant à la Maison Blanche.

Pour son premier discours de géopolitique depuis son départ de l’Élysée, François Hollande a dénoncé, mardi 17 octobre, la « double faute » de Donald Trump sur le nucléaire iranien et la « confusion » régnant à la Maison Blanche. L’ex-président socialiste français (2012-2017) s’exprimait depuis Séoul, où il assiste au World Forum Knowledge.

Prolifération nucléaire, climat, protectionnisme, multilatéralisme… François Hollande s’est fendu d’une charge en règle contre l’action du président américain et « l’imprévisibilité » en matière de diplomatie.

Vendredi, Donald Trump a porté un coup dur à l’accord international sur le nucléaire iranien – conclu pendant le quinquennat Hollande – en refusant de le « certifier ». « La décision de Donald Trump de ne pas certifier l’accord et de demander au Congrès de durcir les sanctions constitue à mes yeux une double faute », a déclaré l’ex-chef de l’État français.

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François Hollande a d’une part estimé que c’était « méconnaître l’objet même de la négociation », qui avait pour but « d’empêcher l’Iran d’accéder à l’arme et non à ce stade encore de lui faire changer sa politique, même si c’était le pari que l’accord contenait ».

« Le monde a besoin de certitude »

L’ex-président français a, de l’autre, accusé Donald Trump de « jeter le discrédit sur de futures négociations si elles s’ouvraient avec la Corée du Nord ». « Faut-il encore démontrer qu’un accord se respecte dans la durée, car c’est même la condition de sa crédibilité », a développé le chef de l’État. « C’est pourquoi ce qui se passe pour l’Iran est fâcheux pour la Corée et je souhaite donc que le Congrès américain préserve l’acquis de la négociation. »

« Car en cette matière, face à cet enjeu de la prolifération nucléaire, le monde a besoin de certitude, de constance, de stabilité, a-t-il poursuivi. Le pire c’est l’imprévisibilité qui peut conduire à l’irrationalité. »

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François Hollande a également fustigé la dénonciation par Donald Trump de l’accord de Paris sur le climat, qui était une des fiertés de son quinquennat : « La tentation du chacun pour soi, qui est pourtant absurde en matière d’environnement, s’en trouvera favorisée ».

Dénonçant la montée des protectionnismes, l’ancien locataire de l’Élysée s’est interrogé sur un « réveil des puissances d’hier », en citant l’affirmation de la Russie, de la Chine, du Japon et d’autres pays comme la Turquie, l’Iran et l’Arabie saoudite. « Le monde n’a jamais été aussi multipolaire, ce qui rend plus compliqué nécessairement la régulation internationale et surtout le rôle de la première puissance, en l’occurrence les États-Unis, surtout si à son sommet, la confusion règne. »

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